Les Jours Sans Ailes • Partie 1 • Chapitre 9

Je suis revenu de vacances. Elles se sont bien passées avec les enfants. Mais je n’ai qu’une hâte, c’est de la revoir. J’ai mal à en crever, surtout depuis la dernière fois que je l’ai vue. Je ne la comprends pas en fait. Comment elle peut s’abandonner autant et soudain devenir aussi froide? Je ne suis pas un monstre bordel!

Pendant les vacances, nous avons un peu échangé. Elle me surprend par moment, quand je ne l’attends plus. En fait, je suis devenu un esclave de mon téléphone. Pour rien au monde, je ne voudrai louper un de ses messages. Et les heures entre deux sont longues… Si en surface, je fais plein de choses en espérant qu’elle regarde Facebook pour voir que je vis bien, dans la réalité, je suis mort. Fatigué de l’aimer autant. Pour un résultat qui n’est toujours pas satisfaisant.

Elle a refusé d’aller au festival sur les trois jours. Elle ne viendra que le vendredi soir. Je lui ai quand même pris un pass trois jours. Ca l’énerve. Je m’en fous! Elle continue de maintenir son projet dans le sud avec l’autre abruti. Je compte bien la faire changer d’avis. Non mais sérieux! Une baise de fin? Ca existe ça? Je ne suis pas un perdreau de l’année dans le domaine mais enfin… pas quand on est amoureux!

Bref, c’est tendu. Je lui ai proposé d’aller boire un verre après son boulot et elle a accepté pour le lendemain. Encore une journée à attendre… je regarde le boulot sur le bureau. Cela fait un mois et demi que je n’ai pas bossé. Cette gamine me rend dingue! Pour la première fois je commence à me rendre compte que je déconne. T’en as pas assez des lumières rouges qui clignotent? Pourtant de ce côté là, elle ne t’épargne pas! Hé bien, non. Je continue de m’enfoncer… malgré les déconvenues.

Pendant les vacances, je lui ai fait envoyer un tirage sur papier d’art d’un des polaroids de Maintenon… elle est juste magnifique dessus. Elle n’est même pas allée chercher le colis à la poste. Yvon à qui j’ai confié le boulot me rappelle : le colis est toujours à la poste… on fait quoi? Je décide donc de le récupérer. Je lui donnerai en main propre. Pour seule explication, elle me dira qu’elle n’avait pas eu le temps. Mais bon sang, elle n’avait rien de si extraordinaire à faire pendant mon absence!

Mais ce soir, j’ai décidé de mettre tout ça de côté. Je vais la retrouver et lui donner son tirage. Elle m’accueille sur la réserve. C’est définitivement tendu. Elle est très émue du tirage… Elle se trouve belle! Elle peut… Mon côté candide ne la laisse pas insensible. Je le sens. Elle s’ouvre à nouveau comme à chaque fois qu’elle est avec moi en fait. Le problème, c’est quand on est plus ensemble. J’ai l’impression de fréquenter deux personnes. Une belle de jour, froide à faire peur, et une belle de nuit, pleine d’amour. Du chaud froid permanent.

Nous rediscutons du festival qui approche. Et bien entendu, j’amorce mon premier chantage. Si elle continue son projet avec l’autre abruti, inutile d’aller au Festival! Elle comprend. elle me dit qu’elle ne viendra pas. Bref, c’est moi qui ai perdu! Ca commence à me gonfler sévère, je veux bien être adorable mais il y a des limites. Elle a beau avoir 25 ans… elle n’a pas tous les droits.

L’insupportable continue. Ok, elle m’avait dit qu’il lui fallait du temps, mais je lui en laisse. Elle veut une belle histoire et je crois que jusque là je n’ai pas démérité. Et pourtant… la soirée reste définitivement tendue et pour autant, nous finissons chez moi. Sous la couette en fait!

Je m’étonne moi même. C’est la première fois que j’embrasse une femme à ce point et surtout après avoir joui. C’est totalement charnel. Ca me dépasse. Je ne me reconnais pas vraiment mais je suis totalement accroc à sa peau et son parfum…

On a beau avoir baisé, je ne modifie pas ma position. Il faut qu’elle fasse un choix! C’est lui ou moi! Notre amie commune est également intervenue. Elle a littéralement convoqué ma petite protégée. Elle lui tire un peu les oreilles. Elodie semble complètement paumée. Entre sa promesse et la totalité de son entourage qui est hostile à son projet. Quand je dis son environnement, c’est l’unanimité. Ses soeurs, sa mère, sa meilleure amie, notre amie commune et forcément moi!

J’essaye de me dire qu’il va falloir être fort. Ne pas céder! A aucun prix!