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RE: La valeur financière des bitcoins

Dire "aujourd'hui la BCE et la Fed créent magiquement de la valeur" est problématique à double titre.

  1. Ca ignore comment on est arrivé là, ce qui est, selon moi, très naïf. Oui, peut-être que la BCE et la Fed créent magiquement de la valeur tous les trimestres, mais il ne s'ensuit pas, loin s'en faut, que tout le monde peut s'arroger ce droit, que n'importe qui peut décider de devenir la BCE ou la Fed. C'est un peu comme dire "Nadal a gagné 13 fois Roland Garros, alors il suffit que je prenne une raquette de tennis dans la main et sur je m'inscrive et je pourrai faire pareil que lui!"
  2. Un autre problème est qu'on peut argumenter que la valeur est créé dans les économies de la zone euro et du monde (qui utilise le $) et la BCE et la Fed ne font qu'accompagner (avec du retard parfois mais plus souvent en extrapolant et en prenant de l'avance) cette création de valeur économique sous-jacente et font apparaître un support pour soutenir les échanges et les interactions économiques: la monnaie. Mais la monnaie est une représentation de la valeur, pas la valeur elle même.
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Les cinq cents plus grosses fortunes de France on été multipliées par 2 en dix ans, il est effectivement important de se poser la question "Comment nous en sommes arrivé là" sans naïveté. Ca à quand même un petit côté magique, non? Qui crée de la valeur et comment on la redistribue équitablement pour éviter que le niveau de violence dans la société ne devienne insoutenable, c'est le fond du débat, je crois.

Les cinq cents plus grosses fortunes de France on été multipliées par 2 en dix ans,

Ah, voilà, on retrouve bien la jalousie, l'envie et la convoitise bien françaises ! 😄

il est effectivement important de se poser la question "Comment nous en sommes arrivé là" sans naïveté.

Non, je ne crois pas que ce soit important, loin s'en faut. Mais je ne suis pas français de souche, seulement naturalisé. Je crois qu'il est plus important de regarder si le système permet à des gens méritants de monter dans la société (le fameux "ascenseur social"). Après, la fortune n'est pas un jeu à somme nulle, le fait que les 500 plus grosses fortunes de France ont été multipliées par 2 ne me rend pas nécessairement ni moi, ni d'autres, plus pauvre(s). Il y a création monétaire et création de valeur. Je ne pense pas que la jalousie, l'envie et la convoitise soient les meilleurs moteurs dans une société.

Qui crée de la valeur et comment on la redistribue équitablement pour éviter que le niveau de violence dans la société ne devienne insoutenable, c'est le fond du débat, je crois.

Oui, mais je ne fais pas forcément un rapport entre ça et le fait que "Les cinq cents plus grosses fortunes de France ont été multipliées par 2 en dix ans". Je ne veux pas redistribuer leur fortune, je n'estime pas qu'ils sont "coupables jusqu'à la preuve du contraire" ("présomption de culpabilité") comme le fisc français et d'ailleurs comme toute la société française qui est bâtie sur l'envie et la convoitise de ce que l'autre a réussi à faire, plutôt que sur des sentiments plus positifs ... Qu'il gardent leur fortune, qu'ils la multiplient encore par 10 du moment que cela est le reflet d'une économie florissante dans laquelle tout le monde peut prospérer, même si mathématiquement les plus pauvres vont moins bénéficier (ce qui est normal). Pour qu'une économie et une société prospèrent, il faut encourager la compétence et l'excellence. Or cela a justement comme conséquence mathématique un accroissement des inégalités. "It's not a bug, it's a feature".

Si on veut moins d'inégalités, alors au bout du chemin on trouvera la Roumanie de Ceausescu qui encourageait non pas la compétence et l'excellence mais la fainéantise et l'ignorance - en effet, si nous sommes tous à égalité, pourquoi se fouler, pourquoi est-ce qu'on se péterait une veine du front ?

Il est important de réaliser à quoi ressemble "la victoire" dans la lutte contre les inégalités, qu'est-ce qu'il y a "au bout du chemin". Au bout du chemin il y a l'USSR de Gorbatchev, la Roumanie de Ceausescu, le Vénézuela de Maduro, la ruine commune.