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RE: La valeur financière des bitcoins

Je vois les choses différemment.

Derrière la valeur du bitcoin il y a de la vraie activité, du vrai travail: il y a au tout début un ou plusieurs gens qui ont codé et qui codent, il y a des gens qui ont développé des ASICs pour le mining, des gens qui bossent tous les jours dans les usines qui produisent les ASICs et qui assemblent les "miners", des réseaux de distribution et de vente de ces "miners", des gens qui ont investi de millions pour obtenir des espaces et construire des hangars pour y placer le "miners" par centaines voir par milliers, il y a ceux qui produisent l'électricité pour faire tourner les miners (même AVANT de parler de l'excès d'électricité consommé par le PoW), il y a tous les exchanges qui ont permis aux utilisateurs du bitcoin d'avoir des on-ramps avec les monnaies classiques, il y a énormément de travail qui peut être vu comme une vraie économie du bitcoin - l'univers crypto tout entier s'appuie dessus et conceptuellement c'est comme une extension, un "second layer" qui n'aurait pas pu exister si l'empreinte de l'écosystème bitcoin dans l'économie précédente n'avait pas été aussi importante.

Le fait que tout cet écosystème, toute cette économie, d'abord du Bitcoin, ensuite de l'ether et après du reste des crypto existe et fonctionne correctement avec des règles prévisibles depuis tant d'années a permis une accumulation de confiance collective qui donne de la valeur.

Mais la source de cette valeur n'est pas magique, la source est le travail d'abord, la collaboration ensuite.

De même avec l'euro et le dollar. Il ne faut pas se tromper, aucune monnaie n'existait avant le travail et le besoin / l'intérêt d'échanger avec les autres. D'abord il y a un travail, ensuite un besoin ou un intérêt à échanger. Et lorsqu'on arrive à ça, alors on invente une unité de compte et un moyen d'échange. Historiquement, en Afrique, du sel. Dans les guerres, les cigarettes.

Dans un second temps, on se dit que c'est encore mieux si cette unité de compte et moyen d'échange puisse aussi stocker de la valeur dans le temps, alors on cherche quelque chose qui puisse faire aussi "préservation de valeur" (ni le sel ni les cigarettes ne sont pas très aptes) et on arrive à battre monnaie avec des métaux précieux. Et seulement ensuite, quand tout le monde commence à se faire confiance, on peut arriver à remplacer le métal précieux par de la pure confiance. Mais je suis persuadé qu'on ne peut pas sauter les étapes ou inverser l'ordre. La confiance n'apparait pas par magie.

Sort:  

Mais la source de cette valeur n'est pas magique, la source est le travail d'abord, la collaboration ensuite.

La perte de 500 milliards de valeur des cryptos en quelques jours montre bien que le travail n'a rien a voir la dedans.

aucune monnaie n'existait avant le travail

Je crois comme David Graeber (
Debt: The First 5000 Years) que la monnaie a surtout été développée pour collecter l'impôt et asservir les populations.

Le bitcoin propose un nouveau model économique ou la création monaitaire est décentralisée. Nous sommes probablement encore très loin de mesurer toutes les conséquences de ce modèle.

La perte de 500 milliards de valeur des cryptos en quelques jours montre bien que le travail n'a rien a voir la dedans.

Pas de mon avis, mon impression c'est que vous confondez "valeur" et "perception de la valeur à un instant donné". La valeur a été crée par le travail. La perception de cette valeur est soumise aux changement d'humeur et aux évolutions en tout genre. Le fait qu'un certain effort peut être perçu comme ayant pus de valeur hier qu'aujourd'hui (ou demain) n'implique pas qu'on peut décréter que quelque chose a de la valeur ni que l'on peut créer de la valeur magiquement.

Je crois comme David Graeber (Debt: The First 5000 Years) que la monnaie a surtout été développée pour collecter l'impôt et asservir les populations.

Je n'ai pas lu ce livre (j'ai entendu parler) donc je ne peux pas argumenter. Cependant mon expérience m'a appris que tout compte fait c'est pas plus mal. Y'a du bon et du mauvais dans "l'asservissement des populations". Et puis les français adorent payer de l'impôt. En écoutant France Inter (première radio de France tout de même) on dirait que pour les français, plus il y a d'impôts, mieux c'est et que le seul regret qu'ils ont est que les impôts ne sont pas à 100%. On dirait que la population veut être asservie, elle supplie pour être asservie ... alors voilà ...