Accroc aux réseaux sociaux? Rêver sa vie… ou vivre ses rêves ?

in #fr7 years ago

Le point sur la place des réseaux sociaux au cœur de nos vies.

A mes heures, je suis une accroc de l’Internet, des réseaux sociaux et des copines virtuelles… Pas vous ? Depuis peu, en tant que “Art thérapeute” et accompagnatrice de bien-être, je me questionne à ce sujet.

Les réseaux sociaux : un excellent moyen de découvrir le monde, de se créer des relations professionnelles, amicales, de se divertir.

On y découvre reportages, films, témoignages… Une vie grouillante, aux relations internationales, autant le dire un univers bien « people ». Cette ouverture sur la société semble aujourd’hui incontournable. Mais qui rencontrons-nous vraiment sur le Net ? Qui est cet autre virtuel avec qui nous échangeons ? De plus en plus relié à nos écrans, ne risquons-nous pas de devenir « addictifs », c’est-à-dire de perdre contact avec notre réalité première : notre vie ?
Cette question m’intéresse car j’ai depuis toujours l’intime conviction que nous ne pouvons être heureux que si nous réalisons nos rêves. Or pour les réaliser, il faut s’en donner les moyens.

Le corps absent des échanges virtuels

Comme l’explique Gérard Vignaux, psychologue, le grand absent dans les échanges virtuels (surtout amoureux), c’est le corps. Le corps de l’autre, sa plastique, mais aussi sa présence physique, son odeur, sa chaleur… Or cette absence crée une illusion, un fantasme, et la plupart du temps une construction irréaliste.
Steemit, comme d’autres réseaux, nous permettent la rencontre virtuelle. Lors de meetings, nous avons la possibilité de rencontrer les autres en chairs et en os, ce qui est plutôt exceptionnel. Quoi qu’il en soit, les blogs, les forums et les blog Chain sont une magnifique occasion de partager. Mais la question du temps que nous passons sur ces sites nous ramène à cette relation profonde à nous-même et à l’autre.

Si cet autre que nous rencontrons sur le Net est d’abord une illusion, ne sommes-nous pas en retour un moi fantasmagorique, illusionné ? Que cela nous donne confiance en nous, certainement ! Peut-être même obtenons-nous une reconnaissance qu’il est difficile de trouver dans notre entourage ? Mais… si peu à peu, sans nous en rendre compte, nous perdions pieds avec notre réalité environnante, avec nos proches, notre vie sociale, notre vie intérieure ? Voilà un danger réel, qu’il est parfois difficile de déceler à ses débuts.

Le moi fantasmagorique

Sur les réseaux sociaux, en jouant aux jeux vidéo ou en nous présentant par un pseudonyme, une identité symbolique, fictive, nous devenons peut-être le héros que nous avons toujours rêvé d’être. Un sauveur, un justicier, un grand connaisseur ou un expert en ceci ou en cela… Bref un être idéal ? Comme le souligne Gérard Vignaux, derrière notre écran, affranchi du regard d’autrui, nous nous sentons poussé par une audace folle. Oui, il se passe quelque chose or réalité, et cela n’est pas sans risque…

Dans leur livre « Les addictions à Internet », Michel Hautefeuille et Dan véléa révèlent le piège que provoque Internet pour les utilisateurs passionnés que nous sommes… Allant jusqu’à parler de toxicomanie sans drogue ! Ouille… Suis-je concernée ? En tous cas, il semblerait que la frontière soit mince entre aller voir occasionnellement des réseaux sociaux et avoir une vraie addiction à Internet. Cela revient à dire qu’au lieu de vivre notre vie et de réaliser nos rêves - de les ancrer dans une existence matérielle et concrète -, nous pourrions rêver de cette vie, et nous couper peu à peu de notre entourage.

La grande question à se poser serait donc la suivante :

Comment savoir où j’en suis dans mon rapport au Net ?

Il y a 4 questions à se poser pour reconnaître un déséquilibre dans notre gestion de l’écran.

  1. Passons-nous plus de temps sur nos écrans que sans ?
  2. Avons-nous perdu de l’intérêt pour les autres aspects de notre vie, privilégiant Internet ?
  3. Pensons-nous à Internet même quand nous ne sommes pas en ligne ?
  4. Nos proches se plaignent-ils de notre investissement sur Internet, voire d’un manque de communication entre nous ? Ou encore, sommes-nous trop isolé que pour avoir des proches qui pourraient s’en apercevoir ?

Si nous répondons positivement à l’une de ces 4 interrogations, il y a lieu de se poser la question du risque d’une éventuelle addiction à Internet.
Les psychologues se rejoignent pour dire que ce problème est aujourd’hui très répandu. Notre relation aux écrans pourrait bien nous jouer de mauvais tours. A court ou à long terme : un isolement, une perte de goût pour la vie qui nous entoure, un manque de soin pour notre corps physique, une perte d’énergie positive, et surtout une dégradation de notre relation à nos proches.

Alors que faire ?

Tout d’abord reconnaître qu’il s’agit d’un problème ou d’un problème potentiel. Autrement dit, accepter que le piège de la dépendance ne nous veut pas du bien et qu’il y a des méthodes finalement assez simples à suivre pour éviter de se perdre.

Comment sommes-nous piégés par Internet ?

Parfois accroché à une parution, nous laissons s’écouler les minutes, puis les heures, sans nous en rendre compte. Comme l’explique Linda Belle, directrice de Bellwood Health Services (centre de traitement des dépendances à Toronto) : une fois branchée au Net, la personne dépendante n’a plus aucune maîtrise sur son comportement.
Les journées deviennent trop courtes pour faire ce qu’il y a à faire. Le temps passé dans cette sorte de « no man’s land » peut même laisser un sentiment de stérilité ou d’inachevé. Coupé du « vrai » monde, nous risquons de devenir absent face à nos proches, nos enfants « envahissants », comme étranger à nous-mêmes.
Et le temps passe…

Posons-nous les questions suivantes :

Pourrons-nous rattraper ces moments avec nos enfants qui grandissent comme des champignons ? Aurons-nos toujours cette énergie qui peut nous permettre de réaliser nos rêves ? Ce partenaire qui nous fait vibrer, sera-t-il toujours à nos côtés si nous ne choyons pas notre relation ? Nous sentons-nous comblés dans notre travail, notre vie familiale, notre vie intime ?
Les vraies relations ne sont-elles pas celles de notre famille, de nos amis, celles que nous partageons en « life », au resto, à la maison, en jouant de la musique ou lors de nos activités sportives… ?

Qu’est-ce que le réel nous apporte de plus que le virtuel ?

Une vidéo pourrait-elle jamais remplacer cet émoi du vrai, du toucher, de la présence physique de l’autre… ? La plus belle des photos d’un enfant pourrait-elle remplacer une petite main dans la nôtre ? Le soleil est là, quand il est là… et si nous ne sortons pas le bout de notre nez quand le ciel s’illumine, alors... Tant pis ?

Comment retrouver un juste équilibre entre vie virtuelle et vie active ?

Si notre centre d’intérêt premier est ce monde virtuel qui nous accapare de façon consciente ou inconsciente, la première étape est de le reconnaître. Inutile de se culpabiliser, la tentation du Net est grande et le piège peut toucher à peu près n’importe qui.
La seconde étape est de mettre des choses en place pour changer ce mode de fonctionnement… avant que cela ne soit trop difficile !

Concrètement, quelques pistes…

  • Trouver une activité sportive ou ludique, qui n’implique ni Internet, ni jeux vidéo, ni Smartphone, ni téléphone...!

  • Limiter notre temps d’utilisation des écrans. Par exemple, en choisissant un jour par semaine où nous n’allumons pas l’ordinateur, où nous ignorons nos emails et nos SMS. Irréalisable ? Souvenons-nous qu’il y a 20 ans, le GSM n’existait pas !

  • Organiser un timing d’utilisation de l’ordinateur. Par exemple, en faisant des pauses toutes les heures. C’est le moment de sortir faire un tour, de balader le chien, de boire un café… Pour y arriver, utilisons un réveil ou une minuterie !

  • Ranger l’ordinateur ou le couvrir d’un drap lorsque nous ne l’utilisons pas. Et si nous devons chercher une information, éteindre directement après avoir trouvé ce que nous recherchions.

  • Lors des repas de famille, aux festivités, lors de réunion… Couper notre téléphone portable. Ne pas l’emporter avec nous en promenade !

  • Partager des moments avec nos amis, nos voisins, nos cousins… Privilégier le vivant, le rapport au monde extérieur. Et si nous aimons ça, lire des livres, des revues, ou des journaux !

Et si chaque jour, nous prenions 5 minutes pour… autre chose ?

Avant de retourner à vos moutons (qu’ils soient virtuels ou non), je vous propose ce petit jeu… Il ne vous prendra que quelques secondes.

  • Prenez une feuille vierge et écrivez au-dessus : « Si j’avais du temps libre, je… »
  • Remplissez une liste de choses que vous aimeriez faire.
  • Au verso, répondez à cette question : « Quels sont mes rêves ? »

Et laissez infuser en vous…

N’hésitez pas à me partager vos histoires, vos expériences, vos questions… Vous me donnerez peut-être le sujet du prochain article sur Steemit !

Sources :
http://leplus.nouvelobs.com/gerardvignaux
http://selection.readersdigest.ca/sante/vivre-sainement/etes-vous-accro-a-internet/
« Les addictions à Internet, de l’ennui à la dépendance », de Michel Hautefeuille et Dan véléa, éditions Payot, 2010.
Et diverses lectures dont les revues Sciences et Vie, Psychologie, Happinez…

Raphaëlle Bouillon, Art thérapeute et conteuse, animatrice d'ateliers d’écriture, je me passionne pour la question des relations humaines, leur complexité... et leurs paradoxes !

j’ai le désir de partager avec vous des petites bulles de bonheur…
Et si tous, nous étions connectés à nos rêves ? Et si nous pouvions prendre un peu de recul face à cette vie à la course effrénée… réfléchir à ce que représente le bonheur pour nous…

Sort:  

Bonjour Raphaelle.

Sur le point

Pensons-nous à Internet même quand nous ne sommes pas en ligne ?

Je vous trouve un peu dure. La séparation vie "réelle" vie sur "Internet" a assez peu de sens. Si en étant "hors ligne" je pense à votre article, suis-je internet dépendant ?

Idem, lorsque je réfléchis à mon futur article Steemit dans la rue, est-ce bien différent d'écrire pour le journal local ?

Ce que je veux dire par là, c'est que la séparation entre les deux mondes est bien plus floue qu'il y a 10-15 ans.
Néanmoins, vous avez raison l'addiction existe effectivement et des problèmes de communication sont réels et préoccupants.
Mais avant Internet, il y avait d'autres addictions et il en existera toujours. Il "suffit" (facile à dire) de trouver l'équilibre entre nos différentes vies.

Merci pour votre partage.

Merci pour cette réponse! En effet, la séparation entre ces deux "mondes" est de plus en plus floue... D'où la raison pour laquelle je me suis penchée sur la question;) Mais vous avez raison, je pense, en ce sens : tout dépend de l'utilisation et surtout... des utilisateurs! J'imagine que quand cela devient trop, il y a des signes: à commencer peut-être par les plaintes de notre entourage... Question d'équilibre, eh oui;) Merci!

Certes, nous passons certainement beaucoup trop de temps sur le net, mais pour quelle raison ?

Je pense que l’outil internet est avant tout un couteau suisse virtuel, il nous permet de dialoguer, d’échanger, de travailler, de créer, de s’informer, de se former.
Lorsque l’on parle d’une personne addict au web, on pense souvent au Geek qui joue en ligne, ou encore aux réseaux sociaux et au dialogue virtuel.
Il existe une infinie possibilité d’utilisation du web en dehors de ces deux cas très ciblés.

Aujourd’hui, certaines personnes travaillent uniquement par internet, les connexions se créent à distance là où il fallait par le passé se déplacer de plus centaines de kilomètres, pour une simple réunion.
Les activités de trading ou de vente ont été boostées par ce moyen.

À l’époque une personne seule d’un certain âge, n’avait qu’un cercle limité pour rencontrer sa moitié (les amis, le travail). Aujourd’hui cette même personne peut échanger à distance dans un premier temps et toucher des prétendant(e)s en dehors de ce cercle limité.

Il ne faut pas oublier de vivre et ne pas se cacher dans un monde virtuel, mais internet fais aujourd’hui partie de nos vies, à nous de le limité à un outil qui facilite notre quotidien.

Oui, voilà qui est bien résumé!;)

Coucou @raphaelle contente de lire un article en FR de qualité !! Il y'en a de plus en plus et c'est agréable à constater.

Je ne suis jamais tombée sur toi ici sur Steemit, pourtant tu es sur Steemit depuis biiiiennnn plus longtemps que moi. Comme quoi le #fr a du bon. Je n'ai pas encore pris le temps de faire un tour sur ton blog. Mais je te follow dans l'espoir de te lire plus souvent.

Tu nous as déjà rejoins sur Discord ? Si oui fais nous signe, sinon je t'invite à jeter un oeil à @francosteemvotes c'est une initiative de @ixindamix à laquelle participe plusieurs Steemers comme @evildido , @roxane , @kingswisdom et pleins d'autres encore.

https://steemit.com/fr/@roxane/francophones-rejoignez-nous-sur-le-salon-discord je te laisse ici un article de @roxane qui t'expliquera tout ce que tu dois savoir sur notre Discord ;-) et je te dis à très bientôt !!

Merci pour cet accueil! En effet, je suis sur steemit depuis un moment car j'avais posté une nouvelle, un peu par jeu! Mais sachant qu'une communauté francophone semblait motivée, je suis de retour! Merci pour les liens, je vais découvrir tout ça avec plaisir!

beaucoups de bon sens pour ne pas dire que c'est aussi beaucoup de lieux communs.
En france la couverture du réseau national, c'est 84% du territoire. Et crois moi les 16% restant, on a pas vraiment envie d'y habiter.

Est ce qu'il serait pas judicieux de se dire, que cette drogue est aujourd'hui notre quotidien, comme avoir de l'eau chaude à la maison ? Et que par contre, un accomodement est nécessaire ? Une apprentissage de la technologie, justement pour ne pas en être prisonnier (notemment, concernant la protection de la vie privé) ?

Hello Siavach! Merci pour ta réponse;) Je ne pourrais pas non plus me passer de réseau;)
Perso, mon équilibre c'est bouger, partager une vie active avec les amis, la famille, les collègues... la nature... et une place limitée pour le Net;)

Merci pour cet article de qualité ! Nous sommes peut-être déjà tous des zombies d' internet D: , c'est vrai qu' il prends beaucoup de place. Mais à l' invention du livre, c' était pareil ?" Arrête de passer trop de tant sur tes livres, reviens au réel "

Hello Zonguin! Merci à toi! Je ne comparerais pas les livres à Internet, même si des lecteurs passionnés peuvent y passer du temps. Autant j'ai l'impression qu'on peut perdre des heures à bivouaquer sur le net, autant un livre emmène dans une histoire, un univers, avec un début et une fin. Le livre: univers de l'imaginaire (ou de l'auto-biographie), le Net: tellement plus vaste... de quoi s'y perdre?

Je me tue à le dire à mes proches que nous passons trop de temps sur les écrans. Bravo pour l'article.

Merci, Monsieur sociopathe! A bientôt!

Un gros problème du côté addictif des réseaux sociaux, c'est que ça a un impact négatif sur notre productivité.
On passe beaucoup de temps à réagir rapidement sur Facebook ou Twitter, on passe aussi beaucoup de temps à absorber des informations superflues... ce qui fait qu'on gaspille énormément de temps chaque semaine.

Tout à fait d'accord! C'est vraiment ce que je vis aussi de mon côté: intriguée par un article ou l'autre sur facebook (par exemple), je perds parfois un temps fou! Selon moi, l'intérêt d'en prendre conscience, c'est qu'on peut mettre des choses simples en place pour ne pas se faire "bouffer";) La vie est courte, dit-on...

Les addictions ont toujours existé dans toutes ces formes possibles. Toutefois, nous sommes d'accord sur un point : Savoir faire la part des choses ! Upvoté à 100% !

Merci! Tout à fait d'accord, nous sommes tous dépendant de quelque chose;)

Ce post de qualité a été découvert par l'équipe OCD!

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Bonne chance !

J'accepte;) Merci à vous!

Concernant tes 4 questions, il faut peut-etre distinguer ceux qui passe leur journee connectes car il s'agit de leur travail. Dans ce cas la, les reponses meneront a 'addiction' alors que ce n'est pas necessairement le cas. Rien n'empeche dans ce cas d'etre classe addictif et de satisfaire quasi toutes les pistes que tu indiques.

PS: un des meilleurs articles en francais que j'ai eu le loisir de lire (sur Steemit) depuis un certain temps.

Bonjour Lemouth... enchantée;) Je réponds un peu tard, je reviens de Steemfest! Merci pour ton commentaire;) Dans le cas des "hyper connectés" pour raison professionnelle, je pense bien qu'il doit exister quelques "workaoliques", mais fort heureusement ce n'est pas le cas pour la plupart d'entre nous. Etonnament, depuis que j'ai écrit l'article, je me suis moins connectée à mes petites machines chéries!

Enchante egalement! (premiere fois que l'on me dit bonjour en commentaire au fait :D)

Concernant les 'workaoliques'? Oui c'est tout moi ca, tout comme de nombreux collegues. Je travaille environ 70 heures par semaine... mon travail est mon hobby, que veux-tu ;)

J'espere que tu t'as bien profite de steemfest. C'etait impossible pour moi (les vacances scolaires, et donc la famille, c'est sacre). La prochaine edition peut-etre :D