L’individualisme de la forêt

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Personne ne le voit, personne ne le sait, mais sous nos pieds se joue un combat sans merci. Des racines et des mycéliums s’entremêlent et s’entrechoquent. C’est la guerre des ressources : lumière, carbone, phosphore, nitrate, eau. Toutes des ressources limitées, toutes des ressources qui appartiendront au plus fort. C’est l’évolution qui le dit.

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Vraiment?

En tout cas, notre tribut de grand singe se plaisait à le penser. Ça fait notre affaire de voir en la nature un lieu de combat constant où le plus fort remporte la poche. Une nature individualiste : ça nous réconforte, ça justifie nos actions.

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Oui, les racines et mycéliums s’entremêlent et s’entrechoquent. Mais elles ne se battent pas. Les plantes et les champignons communiquent ensemble pour une gestion harmonieuse des ressources. Oui, même entre espèces différentes tous ont intérêt à gérer leurs ressources de manière responsable et à les partager équitablement. C’est de l’adaptation : la vraie évolution.

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Le sous-sol des bois forme un réseau décentralisé interrelié avec des nœuds d’informations, les arbres-mères, permettant aux jeunes jeunes pousses de trouver leurs places dans la forêt. Le réseau est résilient et est capable de pallier à un manque de ressources localiser par l’envoi de « matériaux chimiques » assurant la survie du végétal ou du fongus mal chanceux. Les arbres se parlent et ils ne se laissent pas tomber. Des millions d’années d’évolutions, pour en venir à la conclusion qu’il est toujours plus efficace de s’entraider que de se faire la guerre.

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Qui l’eut cru...

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L’homo sapiens avait raison : la forêt est une grande individualiste, elle n’est qu’un individu. Un seul organisme composé de multitudes d’espèces vivantes interdépendantes.

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C’est fou ce que l’on peut apprendre en regardant des racines.

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Pour voir plus loin:

Suzanne Simard : Comment parlent les arbres

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