Petite Histoire de la Presse Lycéenne

Petite Histoire de la Presse Lycéenne :

Les premières traces d’une presse lycéenne semblent venir de loin. Alors que les lycées sont créé en 1802 par un décret de Napoléon, on constate que les premiers témoignages de l’existence de journaux lycéens viennent des années 1825-1830. Les lycéens de ce début du XIXème siècle ont ainsi été à l’initiative d’un média formidable pour la jeunesse, côtoyant l’émergence des premières presses de masses en Europe.
Mais la presse lycéenne est longtemps resté un phénomène de l’ombre, en effet à cette époque les libertés de la presse ainsi que les libertés de la jeunesse étaient bien plus restreintes, forçant les lycéens et les étudiants à publier leurs écrits dans une certaine clandestinité.
L’autorité répressive des adultes et de l’institution scolaire envers les journalistes jeunes, à également empêché l’archivage public de la presse lycéenne de l’époque, c’est pour cela que nous ne disposons presque pas de traces physique de ces périodiques mais seulement de témoignages indirectes nous révélant l’activité de ces journaux.
Vers les années 1830, certaines écoles privé développent des « journaux d’éducation » afin de légitimer leur existence par rapport à l’école publique. Mais face à ces journaux scolaires, publié sous le contrôle des établissements, les lycéens y opposent une presse d’initiative jeune ayant un fonctionnement autonome afin d’échapper à la censure des adultes.
Ainsi deux type de journaux se côtoient : l’un officiel et encadré regroupant des articles principalement éducatif ; et l’autre plus obscur, traqué pour son indépendance et fonctionnant avant tout comme un organe militant.
Cette presse lycéenne parvient néanmoins à s’imposer et à obtenir progressivement des droits à partir de la fin du XIXème siècle. Le premier journal lycéen conservé à la Bibliothèque nationale de France, baptisé L’Escholier, date de 1865.
En 1870, L’Union des jeunes attire l’attention de la grande presse, tandis que le journal Droits de la jeunesse, créé en 1882, réussit à diffuser ses écrits engagés à l’échelle nationale.
La Troisième République donnera a la presse jeune de nouveaux droit, en particulier grâce à la loi de 1881 sur la liberté de la presse, ce qui n’empêchera pas la censure de nombreux périodiques

Mais c’est à partir de Mai 1968 que la presse lycéenne connaît un grand écho qui appuiera grandement l’évolution de ce média vers la légalité complète.
La révolte de mai entraîna l’explosion du nombres de journaux de jeunesse, on voit ainsi apparaître de nombreux périodiques militants, symbole d’une jeunesse désireuse d’exprimer ses idées.
De nombreux titres comme Action (tiré à plus de 100 000 exemplaires), L’Enragé (Qui accueille les dessins de Siné, Wolinski et Cabu) ou encore Barricades, marquent une vague de contestation et de créativité participant au mouvement étudiant et ouvrier.
Dans les années 1960-1980, les journaux lycéens abordent différents thèmes significatif de leur époque : remise en cause du système éducatif, critique de la famille, droits des femmes, libération sexuelle, écologie…
La parole de la jeunesse atteint un grand écho, leurs légitimité sera accru notamment par l’abaissement de la majorité de 21 à 18 ans en 1974.

A partir des années 1980, la prise de parole de la jeunesse entraînera peu à peu à une reconnaissance institutionnelle de la presse lycéenne ainsi que son recensement.
Les mesures en faveur des journaux lycéens se poursuivrons avec la loi d’orientation pour l’éducation en 1989 puis avec la circulaire du 6 mars 1991, qui reconnaît aux lycéens le droit de publication au sein de leur établissement « sans autorisation ni contrôle préalable ».

Ces journaux sont encore nombreux aujourd’hui, bien que la plupart des journaux lycéens soit éphémères.
La conquête pour les droits à la presse lycéenne fut un long combat et encore aujourd’hui certains proviseurs abusent de leurs pouvoir et pratiquent la censure et l’intimidation (Si cela arrive, il est conseillé de contacter une association de défense de la liberté de la presse lycéenne, comme l’association Jet d’Encre par exemple.)
Face à un futur qui s’annonce sinistre pour notre génération, il est sûrement temps que la jeunesse reprenne la parole et réclame un avenir désirable. Si nous ne nous exprimons pas, d’autres le feront à notre place.
Alors créons ! Nous avons tous de nombreuses choses à dire, il ne tient qu’a nous de nous exprimer, d’inventer, de résister, et de nous battre pour un monde plus juste et plus égalitaire !
Il est plus que temps je pense, que surgisse un nouvelle âge d’or de la presse lycéenne !

Crédit :

Journal Lycéen : "Le Temps des Cerises" N°1